Né en 1976 à Paris, vit et travaille à Paris
HA :« Je dessine par besoin de m’évader, de faire le vide. Laisser voyager l’esprit. Dessiner le plus librement possible, pour le plaisir. Ne plus penser. Naturellement, pour des raisons pratiques, mon attention, s’est portée d’abord sur mon environnement quotidien et intime (sa chambre, sa table de travail...). Je réapprends à regarder des espaces oppressants d’être trop familiers, à jouer avec les vides, les rapports d’échelles, les superpositions, l’accumulation, l’opposition, le mouvement... (…) pour laisser place à l’imaginaire et donner naissance à des structures et des formes organiques évoluant vers une étude plus symbolique pour aboutir jusqu’à des formes humanoïdes ».
A la suite à d’un voyage en Chine qui l’a fortement marqué, Henri Aublet a repris le chemin de ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des arts Décoratifs de Paris et s’est inscrit à l’atelier de gravure. La découverte des techniques de la gravure l’a conduit à s’exprimer en noir et blanc. Ensuite il a eu besoin de s’exprimer sur de grands formats et de se servir des pinceaux rapportés de son voyage pour peindre à l’encre une série de grands dessins sur toile. « Lorsque l’on peint une toile à l’encre de Chine c’est un combat, où l’on a pas le droit à l’erreur. On ne peut pas tricher avec l’encre, chaque geste posé sur la toile est indélébile ». Les dessins représentent à l’aide d’amples tracés courbes, d’ellipses, et de cercles, des constructions architecturales. Cette technique picturale lui rappelle la technique rigoureuse de la gravure où chaque incision dans la plaque est, elle aussi, définitive. C’est la gravure qui lui a mis le pied à l’étrier pour rentrer dans l’univers de la peinture.
Lorsqu’il était enfant, la vue de la façade d’en face à travers la fenêtre de sa chambre, lui faisait imaginer par besoin d’évasion des perspectives vertigineuses sur le mur. Dans ses peintures, ses perspectives ressemblent à des gouffres qui font plonger le regard au plus profond de la toile. Adepte des sports de glisses, de sauts en chute libre et de plongée sous marine, il se sert de sa pratique du sport pour exprimer le mouvement.
Henri Aublet décrit très précisément ses motivations et sa sensibilité artistique attachée à traduire des notions spatiales et environnementales pour en exprimer sa perception à travers l’idée du « désordre ».
HA : « Le désordre et son opposition à l’ordre, résume la vie. Lorsque je fais de la gravure, dont on a souvent une image assez stricte, assez carrée, où toute chose serait à sa place, ce qui m’intéresse c’est de bousculer cette rigueur, d’aller à l’encontre de cette technique, pour travailler des choses plus lâchées, plus impulsives et surtout pas préméditées. Travailler sur des impulsions exige une bonne maîtrise de soi et de la concentration, c’est une sorte de transe. J’essaie de transcender mes sentiments et mes impressions, tout en restant loyal et scrupuleusement sincère aux moyens d’expression que je mets en oeuvre ».
© Nathalie Pradel propos recueillis et texte catalogue « A vos Encres » exposition Maison des arts 5 juin -28 juillet 2009.