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Née en 1944 à Salernes, vit et travaille à Paris depuis 1970
« Donnez à France de Ranchin une feuille blanche et un stylo, un mur et un pinceau, une pièce vide et un rouleau de scotch, un trottoir et des plaques de granit, une pelouse et une tondeuse, une parcelle et des buissons, un bras de rivière et des plaques flottantes... elle les transformera illico en un labyrinthe inextricable.
"Embrouiller les gens, c'est mon métier depuis 40 ans !" s'exclame malicieusement l'artiste, diplômée en 1965 des Beaux-Arts d'Aix en Provence. Le dédale, elle y est entrée par hasard dans la foulée de mai 1968. Pour ne plus jamais en sortir. "A l'époque, on considérait que l'art devait être accessible à tous, sortir des galeries où il n'était visible que par un petit milieu, pour être diffusé plus largement. Je suis allée voir les journaux avec mes tableaux très géométriques et l'on m'a dit : – C'est bien, mais il faudrait que ça serve à quelque chose pour qu'on puisse les publier...". L'artiste songe alors à incorporer des petits chemins blancs dans les formes qu'elle dessine. Une flèche d'entrée, une flèche de sortie, quelques impasses plus tard, , le labyrinthe artistique est né, et avec lui en 1995 le nom de son métier : « Labyrinthiste »
"J'aime perpétuer cette idée qui remonte à l'antiquité grecque et au mythe de Thésée. Pour moi, le labyrinthe est un symbole de la vie, notamment amoureuse : un chemin tortueux que l'on emprunte plein d'assurance, puis des séparations, des errements, des retours en arrière, des changements de direction radicaux".
Cette aptitude à accommoder l'art et les formes géométriques avec une vraie rigueur mathématique n'échappe pas au journal Libération, qui fait appel à France pour enjoliver ses courbes du CAC 40, ses schémas et ses cartes géographiques. Entrée pour six mois en CDD en 1984, elle restera onze ans au journal, où elle crée de toute pièce le service infographie. En 1995, elle profite d'un plan social pour recouvrer sa liberté et s'adonner, en toute indépendance, à sa passion du dédale qui ne l'a jamais quittée.
Désormais, elle parcourt la France pour concevoir des labyrinthes éphémères ou durables à la demande de salles d'expositions, de parcs d'attractions, de collectivités locales ou de particuliers. Aucun matériau, aucun support, aucune difficulté ne lui résiste.
« Dans les méandres du labyrinthe » texte DP « De Thesée à Mondrian » exposition Maison des arts de Bagneux, 24 janvier- 28 mars 2014
© textes France de Ranchin